Fabien Jambou est issu d'une classe laborieuse qui a toujours souffert.

A l'école des Beaux Arts de Nantes il n'arrive pas à supporter "la discipline" et "le cadre" académique. Il y a quelque chose chez lui qui le rend incompatible avec ces deux mots. Son "cadre" c'est la vie. La rue et ses pavés. Ses potes. Il claque la porte et repart dans la rue. Il dessine dans les pubs.

Et c'est en réalisant des posters pour les pubs à Nantes qu'il décroche le prix que les camarades d'académie auraient bien voulu avoir.

Parlant des potes, il rencontre Reza Hiwa à Nantes il y a un siècle. Personne ne peut comprendre comment deux êtres si différents peuvent nouer une amitié qui a passé bien des épreuves. Reza a toujours cru aussi bien au talent artistique de Fabien qu'à sa fidélité d'ami, et Fabien trouve une ou deux choses chez le vieux pour lui donner envie de toujours le fréquententer.

Le regard naïf et presque enfantin que Fabien jette sur son monde définie davantage son art que la qualité de ses traits. Le vieux le sait depuis un siècle, bien avant que l'artiste lui-même s'en aperçoive. Pour Fabien son regard n'était pas plus enfantin qu'autre chose. C'était SON regard. Un point c'est tout. Mais le vieux y voyait une source de trésors !

"Au charbon Fab ! On va être riche bientôt !"

Il n'y a pas que dans le regard que Fabien est naïf, il croit au père noël, du moins il y a cru pendant longtemps; il a quand même gardé des réflexes de crédulité dont celui de croire en la sincérité des gens. Il n'est jamais sur ses gardes ce qui fait qu'il chute souvent mais il est têtu et se relève malgré tout.

Cet homme est un enfant terrible ! Méfiez-vous en !