Latifa Schmitt
Traductrice
Latifa Schmitt

... Quant au texte: je te donne des bribes, tu en fais ce que tu veux: née au Maroc dans une famille nombreuse et heureuse; j'ai beaucoup manié le pinceau dans mon enfance, j'ai même joué dans ma chambre à l'exposition tous les 4-5 mois, la famille et surtout mon papa jouaient le jeu, simulaient même l'émerveillement!! un cursus scientifique mais une âme qui vagabondait dans la poésie arabe classique, souvent chantée!! quelques années d'expérience dans l'enseignement privé!! arrivée en France en 2001... le reste tu sais !!!

Dit-elle !

... Tu le sais !!!

Je (*) sais une ou deux choses sur Latifa. Je sais que l'énergie, la générosité et le sourire de cette fille venue des champs d'oliviers nous font du bien. A elle toute seule, elle est capable d'animer une ville entière. Mais elle n'est pas seule. La Bande de Nemours, comme j'aime bien les appeler, majoritairement des filles, est devenue l'âme rebelle et créatrice de cette ville de banlieue.

Elle a traduit mon recueil de poésies Zeitoun en arabe, la langue des habitants du recueil. Avant même la publication du livre, ses commentaires étaient parmi les plus importants pour moi. Pendant la traduction elle m'envoyait des commentaires. Elle vivait les poèmes et se baladait dans les allées ravagées de la Palestine. Notre Palestine.

Lorsque j'ai eu à baptiser l'un des personnages que j'avais créé dans un poème, Cartable, je n'ai pas hésité un seul moment: la jeune fille palestinienne, la petite rebelle, la citoyenne palestinienne (comme elle se réclame), allait s'appeler Latifa. Quoi d'autre !?

Comme pour nous tous, une Latifa peut en cacher une autre. Des autres. Je connais au moins une autre Latifa. J'attends le jour où je la présenterai au monde entier. On y travaille.

Chemin faisant on constitue tous, une autre famille. Adoptive, certes, mais choisie. C'est dans CETTE famille que nos racines se nourrissent. Même si ceci est une vérité universelle, les exilés en sont davantage conscients. Va savoir pourquoi !

Latifa est une preuve souriante que la vie vaut la peine d'être vécue et défendue. Et que derrière chaque rencontre il pourrait y avoir une soeur, un frère qui attend. Il faut apprendre à voir.

Moi j'ai vu.

--- (*) Reza Hiwa